Secret Identity
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 Toutes les rencontres se font par hasard.. (Cecil)

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MessageSujet: Toutes les rencontres se font par hasard.. (Cecil)   Toutes les rencontres se font par hasard.. (Cecil) Icon_minitimeSam 19 Jan - 11:12




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Toutes les rencontres se font par hasard...
feat Cecil et Nathalie


◮ Prénom et Nom des participants : Cecil Finch et Nathalie Weiss
◮ Alias utilisés : Aucun
◮ Noms de code utilisés : Aucun
◮ Date et moment de la journée du sujet : Dimanche, fin d'après-midi
◮ Armes utilisées : Aucune
◮ Numéro de l'intrigue et de l'étape : /
◮ Numéro de la mission et de l'étape : /
◮ Circonstance du sujet : Rencontre fortuite dans leur immeuble
◮ Résumé du sujet : Nathalie rentre d'un déjeuner chez ses parents, les bras chargés de courses. Elle fait tomber un paquet, et Cecil vient lui prêter main forte.

« Secret Identity »

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MessageSujet: Re: Toutes les rencontres se font par hasard.. (Cecil)   Toutes les rencontres se font par hasard.. (Cecil) Icon_minitimeSam 19 Jan - 11:18

Nous étions dimanche, et je rentrais du déjeuner dominical mensuel auquel je me rendais depuis toujours chez mes parents. Il fallait dire que depuis que je savais qui était vraiment mon père, à savoir une ordure doublé d’un menteur et d’un assassin, aller à ces déjeuners était devenu une véritable torture. La veille, je m’arrangeais toujours pour aller me défouler un maximum, histoire d’être trop épuisée le lendemain pour lui sauter à la gorge. J’en venais même parfois à regretter le temps « béni » où je n’avais aucune connaissance de l’affreuse vérité, et où mon père était pour moi un repère, un modèle, l’être auquel je tenais le plus au monde. Attention, j’avais toujours aussi aimé ma mère, mais elle et moi on ne s’était jamais vraiment comprises, entendues. Je m’étais construite en prenant exemple sur mon père, sur cet homme qui à mes yeux étaient celui qui m’avait tiré des flammes.

Aussi, aller le voir, faire comme si de rien n’était, alors que désormais je ne le voyais que comme celui qui avait massacré mes parents biologiques, et s’était ensuite « emparé » de moi pour assouvir sa soif de paternité contrarié par mère nature (maintenant je comprends mieux pourquoi…) relevait pour moi du véritable défi. Ma mère n’étant qui plus est pas au courant de nos réelles « occupations », nous devions parler de nos boulots officiels, et ainsi les conversations étaient en général d’une banalité affligeante. Et puis j’aidais ma mère à débarrasser, et pendant que le café chauffait, mon père et moi nous nous éloignions quelque peu pour parler du vrai boulot. Il me demandait comment ça allait, car même s’il s’arrangeait pour garder un œil sur moi, nous ne nous croisions finalement que peu, ce qui m’arrangeait clairement. Je devais faire bonne figure, lui sourire, et même plaisanter, et c’était affreux. Aussi, lorsque je quittais enfin cette maison qui était devenue à mes yeux la maison de l’horreur, je me sentais vidée du peu d’énergie qui m’était encore restée, et j’étais plus qu’heureuse de rentrer dans l’appartement gracieusement payé par la CIA.
M’étant arrêtée avant de rentrer pour faire quelques courses histoire de remplir un minimum mon frigo désespérément vide, je sortais de l’ascenseur les bras chargés et, trébuchant sur je ne sais quoi, je fis tomber un de mes paquets sur le sol, pratiquement devant ma porte.


« Merde !, lançais-je, posant mes autres paquets pour ramasser tout ce qui s’était éparpillé un peu partout. Alors que j’attrapais une de mes pommes, ma main se posa sur celle d’un homme ; il s’agissait d’un de mes voisins, que je croisais parfois, et avec lequel je ne m’étais jusqu’à présent que contentée d’échanger des « Bonjour » polis. Merci… Il y a toujours des trucs qui traînent dans ce couloir, et quand on est un peu gauche comme moi ça n’aide pas beaucoup ! Évidemment, j’exagérais, histoire de parfaire totalement à ma couverture de « femme banale ». Je rangeais mes pommes, avant de reprendre : Je me rends compte que je ne me suis jamais présentée, quel manque de politesse ! Je m’appelle Nathalie. Je lui serrai la main ; il m’avait toujours laissé une impression étrange… Pas étrange comme « négative », en fait je ne saurais pas trop comment l’expliquer. Il portait sur lui quelque chose de sombre, qui était assez intrigant, attirant, pour une fille comme moi. On vit dans le même immeuble et on n’a jamais pris le temps de se connaître vraiment…. Quelle vie !

Je ramassais mon paquet, et arrivais tant bien que mal à ouvrir ma porte d’entrée. Ca vous tente un thé ou un café ? Je me rendais compte que j’y allais peut-être un peu fort…Enfin, si vous voulez…Si vous avez le temps… Je ne voudrais pas… Je me rendais compte que je m’enfonçais, et ça ne me rassemblait pas. D’ordinaire j’étais tout de même assez assurée, et quand je souhaitais parfaire à ma couverture je jouais un peu la fille gauche, mais là je ne jouais pas. J’entrais dans mon appartement pour poser les paquets sur la table de la cuisine, laissant la porte ouverte, au cas où il se déciderait à entrer…

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MessageSujet: Re: Toutes les rencontres se font par hasard.. (Cecil)   Toutes les rencontres se font par hasard.. (Cecil) Icon_minitimeSam 19 Jan - 23:51

    Ce n’était pas facile d’élever deux enfants. Telle était la phrase que Cecil se répétait environ une cinquante fois par jour. Depuis qu’il avait fait la connaissance de son neveu et de sa nièce un an plus tôt, Finch considérait son existence comme un arc en ciel de surprises. Si les arc en ciel, phénomènes optiques, étaient toujours très agréables à observer dans le ciel, Cecil restait cependant campé sur ses vieilles positions : il n’aimait toujours pas les surprises et aurait un mal fou à s’habituer à celles que lui réservaient les petits au quotidien. Comme la nouvelle de leurs plannings du jour, très chargés. Scout, sept ans, devait passer l’après midi à l’anniversaire d’une de ses petites camarades de classe, tandis que Jems, douze ans, avait un match de football à l’autre bout de Washington. Il avait donc fallu les y conduire et surtout se faire à l’idée qu’ils ne passeraient pas la journée ensemble, ce qui, il fallait l’avouer, lui avait un peu fendu le cœur. Mais les enfants avaient tout du caractère de leur père, Matt, le frère de Cecil. Ils étaient appréciés par leurs amis et adoraient être occupés par toutes sortes d’activités qui n’impliquaient que rarement des livres ou un tube à essai – ce qui rendait difficile, pour notre scientifique, de comparer les étapes de leur enfance à la sienne… Enfin, depuis qu’il s’était retrouvé avec cette petite famille, il en appréciait chaque moment, avec ses hauts et ses bas.

    Resté seul, il était passé relever son courrier à l’appartement de fonction que lui avait délivré Manticore, l’entreprise pour laquelle il travaillait. S’il n’y dormait quasiment jamais, Cecil s’obligeait à y passer au moins une fois par semaine, ainsi que durant les heures où les enfants étaient à l’école et lorsqu’il avait du boulot qui ne nécessitait pas le matériel du labo. Il y avait passé une heure et, après fumé quelques cigarettes sur le fauteuil du salon, il s’était décidé à rentrer chez lui, dans l’appartement de fonction alloué par la CIA, où il élevait les deux enfants dont Manticore n’imaginait même pas l’existence, à son grand soulagement.

    Cecil était dans le couloir, à chercher les clefs de son appartement dans ses poches lorsque la sonnerie de l’ascenseur se fit entendre, pour laisser entrer sa voisine, Nathalie Weiss. S’il connaissait son nom, c’était uniquement parce qu’ils s’étaient déjà croisés au niveau des boîtes aux lettres et que Finch, ayant une mémoire visuelle très développée, avait simplement associé la jeune femme au nom qu’il avait vu un peu plus tôt à l’endroit d’où elle retirait sa clef.

    Lorsqu’elle fit tomber ses courses, il se précipita sans réfléchir pour l’aider à ramasser ses affaires éparpillées dans le couloir. Généralement, Cecil préférait éviter toute interaction avec d’autres personnes. Il se contentait la plupart du temps de saluer ses voisins lorsqu’il les croisait et d’échanger le minimum syndical avec ses collègues, ayant toujours eu des difficultés à interagir avec les autres, qui le trouvaient ennuyeux la plupart du temps. Lorsque Nathalie, le remercia, il lui répondit d’un signe de tête, ne s’attendant pas à ce qu’elle cherche à poursuivre la conversation. Il fut donc surpris lorsqu’elle continua à parler et eut un instant d’hésitation avant de répondre à la main qu’elle lui tendait.

    « Euh… Cecil ». La vitalité dont elle faisait preuve était déconcertante.

    Il s’apprêtait à prendre congé lorsqu’elle lui proposa de venir boire quelque chose. Habituellement, il aurait refusé ; mais la jeune femme paraissait si enthousiaste qu’il n’avait pas envie de la décevoir.

    « Non je… Hum, je prendrais volontiers un café », balbutia-t-il avant de la suivre à l’intérieur, prenant soin de refermer la porte derrière lui. Oui, Cecil n’était jamais très à l’aise lorsqu’il s’agissait de communiquer avec d’autres personnes, notamment lorsqu’il s’agissait de la gente féminine. Imaginez sa terreur, lorsqu’il avait dû se rendre aux réunions parents d’élèves et que les mères des camarades de la petite Scout avaient absolument tenues à le rencontrer. Il avait cru vivre un cauchemar.

    Essayant d’être agréable, il regarda autour de lui « c’est très joli, chez vous… Vous habitez ici depuis longtemps? Enfin, euh... non que ça me regarde, hein, vous n'avez pas à répondre si vous ne le voulez pas... »

    Oui, il était sérieux. Voilà pourquoi il n'avait que très peu d'amis. Il ne savait jamais quelles étaient les limites d'une conversation et se sentait donc ainsi souvent mal à l'aise lorsqu'il posait une question, aussi simple soit elle, ne sachant pas comment son interlocuteur allait réagir. La dizaine d'année qu'il avait passée dans des bases militaires ne l'avait évidemment pas aidé à régler ce problème.

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MessageSujet: Re: Toutes les rencontres se font par hasard.. (Cecil)   Toutes les rencontres se font par hasard.. (Cecil) Icon_minitimeMar 22 Jan - 10:23

Commençant à déballer mes courses, je voyais bien que mon invité surprise n’était pas vraiment à son aise. Il n’avait probablement pas osé me dire non, et s’était engouffré en silence dans mon appartement. Je commençais à me dire que je n’avais peut-être pas eu la meilleure idée du monde, car visiblement mon cher voisin ne savait pas trop où se mettre, ou quoi dire. Il bredouillait, et je laissais mes courses de côtés pour lui faire face et lui répondre :

« Détendez-vous Cecil, je ne vais pas vous manger ! En fait non je ne suis pas là depuis très longtemps. La décoration est assez classique, j’avoue ne pas avoir beaucoup de talent en ce qui concerne ce domaine, et qui plus est mon travail me prend tellement de temps qu’en rentrant je n’ai pratiquement plus aucune motivation !
Je pris deux dosette de café « Brazil » que je mis dans la machine à café. Ce truc était une véritable bénédiction pour une fille comme moi, qui n’avait ni le don ni la patience pour faire les choses. Je venais placer deux tasses et fis bouillir l’eau, terminant rapidement pendant ce temps de ranger les quelques courses que j’avais faite. Cecil put deviner avec le contenu que j’étais une piètre cuisinière, puisque j’avais acheté pas mal de boites de conserve et de plats préparés. Si une chose était sûre, c’était que j’étais loin d’être la femme parfaite ! Je me définissais plutôt comme la femme moderne, active et peu enclin aux tâches ménagères. Je me disais souvent en riant que l’idéal serait de me trouver un parfait petit homme d’intérieur !

Je désignais le canapé et reprenais finalement : Asseyez-vous je vous en prie, j’arrive dans une petite minute. Une fois l’eau bien chaude, j’appuyais sur le bouton et laissais le café se faire tranquillement. Finalement, je rejoignais mon invité sur le canapé et lui tendais sa tasse : Tenez ; ce n’est pas du grand café mais celui-là se défend plutôt bien, vous m’en direz des nouvelles ! J’en bus une gorgée ; je devais admettre que cet homme m’avait toujours intrigué, et je ressentais le besoin légèrement déplacé d’en apprendre plus à son sujet. Peut-être cela relevait-il aussi en partie de la déformation professionnelle, de ce besoin de savoir ce qui m’entoure. Avec l’histoire qui était la mienne, et toutes ces trahisons, c’était assez compréhensible en fait…..A moins qu’il ne s’agissait là que de pure curiosité…. Qui pouvait savoir ?

Et vous, vous vivez ici depuis longtemps ? Faut dire qu’avec le rythme « métro, boulot, dodo » on se rend compte qu’on ne connaît personne, ne serait-ce que chez soi…. J’ai vu que vous aviez des enfants. Ca ne doit pas être facile tous les jours de s’en occuper seul. J’eus envie de lui demander s’il était séparé, mais je ne voulais pas non plus brusquer cet homme qui n’était déjà pas très à l’aise en ma présence. Je suis désolée si je vous parais indiscrète… J’ai simplement pensé… En fait je ne sais pas trop ce que j’ai pensé ! Je crois que je me suis simplement dit que partager un café avec mon voisin inconnu ne serait pas une mauvaise idée ! Mais je ne voudrais pas vous mettre mal à l’aise surtout… Je lui souris, avant d’avaler une nouvelle gorgée de café. Je suis comme ça, je suis plus dans l’action que dans la réflexion, et croyez-moi, ça m’a déjà attiré des ennuis plus d’une fois ! Bien évidemment, je pensais immédiatement à toutes ces missions où je m’en étais tiré de justesse, mais bon mon côté tête brûlée les avait toujours arrangé, que ce soit au SD6 ou à la CIA alors…. Je réalisais soudain que mes derniers propos pouvaient être mal interprétés : « plus dans l’action que dans la réflexion », mais franchement !! Je me baffais intérieurement, et si ma peau avait été plus claire, j’aurais très probablement rougi… Je m’éclaircis la gorge, ayant cependant plus envie de rire que d’aller me terrer au fond d’un trou de souris. Je travaille dans une banque, et là bas si on ne réfléchit pas un minimum on risque de s’attirer quelques ennuis ! Et vous, que faites-vous dans la vie ? Il faut bien nourrir les deux petits après tout ! »

J’étais comme ça, impulsive, dynamique, n’y allant pas par quatre chemins, et j’espère que ça n’allait pas trop effrayer mon invité… !

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MessageSujet: Re: Toutes les rencontres se font par hasard.. (Cecil)   Toutes les rencontres se font par hasard.. (Cecil) Icon_minitimeMar 22 Jan - 22:19

    Il s’agissait d’un appartement coquet, difficilement comparable au sien : chez lui, tout était toujours sans dessus dessous. N’étant pas particulièrement bien organisé, il avait d’autant plus de mal à garder de l’ordre dans sa demeure que les petits paraissaient avoir le même problème que lui. Cecil avait toujours été fort économe, et, en dépit du fait qu’il était loin de manquer d’argent, il ne voyait pas l’intérêt de vivre grassement. De plus, il avait une couverture à garder : en tant que professeur de chimie, il ne pouvait se permettre de faire des mille et des cents, mais avait fait un écart dans ses principes, depuis qu’il avait les enfants : une gouvernante, qui mettait de l’ordre dans la maison et s’occupait des enfants lorsqu’ils n’étaient pas à l’école. Il n’y avait qu’une pièce, qu’elle n’avait pas l’autorisation de toucher, son bureau, qu’il gardait systématiquement fermé à double tour et dans lequel, il régnait, à la différence du reste, un ordre absolu.
    Tout ça pour dire qu’il était presque impressionné de l’état de l’intérieur de la jeune femme, décoré simplement, mais élégamment et qui était joli et vivant, sans pour autant être en bordel

    « Oh je… euh… je trouve que vous ne vous débrouillez pas mal », répondit-il lorsqu’elle évoqua son peu de talent concernant la décoration d’intérieur. Il inspira, glissant les mains dans les poches de son pantalon afin de se donner une contenance, tandis qu’il l’observait ranger ce qu’il restait de ses courses. Il observa les mets défiler, lui rappelant son existence avant l’arrivée des enfants. Il lui fallait reconnaître que si le contenu de son réfrigérateur paraissait, peut-être, plus alléchant, c’était grâce à eux : après un premier mois à leur faire avaler ses plats de célibataire endurci, sans compter les plats commandés sur internet qu’ils se faisaient livrer, il avait vu son régime alimentaire changer du tout au tout lorsque la vieille gouvernante était entrée dans sa vie et lui avait fait une leçon digne de Martha Stewart sur la manière dont on nourrissait les jeunes enfants. Et la sienne, n’était pas la bonne. Par la suite, il avait englouti des dizaines de livres sur le sujet – et sur la manière d’élever des enfants, et avait, finalement, accepté de se servir de son bac à légumes en y stockant ce pour quoi il était initialement destiné.

    Il alla se placer à l’endroit qu’elle lui désignait, sur le canapé et déposa ses mains sur ses genoux, comme un enfant studieux. On ne pouvait lui en vouloir, en même temps, lui qui avait passé son enfance dans l’ombre de son frère, à voyager de famille d’accueil en famille d’accueil : il avait rapidement comprit qu’il était inutile de s’attarder sur les personnes qu’il rencontrait. En grandissant, il ne savait simplement plus comment faire, estimant ses études plus importantes que n’importe quel rapport social. Et c’était dans ce genre de moment qu’il se mettait à regretter ne pas être plus comme Matt, qui savait mettre les gens à l’aise, au lieu de se comporter comme un individu socialement incompétent.

    Il accueilli le café avec un léger sourire : « Oh, ne vous inquiétez pas, je ne suis pas très difficile et je ne dirais jamais non à un peu de café ». Il eut un moment d’hésitation. Cette phrase, par exemple, pouvait être mal accueillie… peut-être penserait-elle qu’il s’imaginait qu’elle n’était pas capable de réussir un simple breuvage ? Il en bu rapidement une gorgée : « C’est très très bon.», acheva-t-il, tachant de se rattraper.

    Elle continua de parler. Son débit de parole était étonnant, d’ailleurs mais, loin de le gêner, Finch trouvait cela rassurant : plus elle s’exprimait et moins il avait besoin de le faire. Et puis, elle souriait sans cesse et paraissait ne pas le juger, ce qui était contraire à la majorité des personnes résidant dans leur immeuble qui s’amusaient à poser des questions et à le scruter ensuite avec de grands yeux inquisiteurs ce qui le mettait absolument mal à l’aise. Mais ça y était, c’était à son tour et elle attendait justement une réponse. Dans ce genre de situation, il n’avait trouvé qu’une solution : opérer comme en laboratoire, en éludant les points un par un. Il prit une inspiration :

    « Je vis ici depuis cinq ans environ » Depuis qu’il était entré à la CIA, en fait. Il n’avait au début pas réellement trouvé d’utilité à cet appartement, compte tenu du fait qu’il possédait Manticore, mais s’était finalement dit que ce pouvait être sympathique d’avoir deux appartements à lui alors qu’il n’avait jamais eu de demeure fixe étant petit. « Et non, ce n’est pas facile d’élever des enfants, mais je dois reconnaître que c’est une expérience gratifiante, finalement. » Il ne pouvait certainement pas lui dire qu’il en avait hérité l’année passée car il aurait dû ensuite lui donner une foule d’explications pour expliquer cela. Depuis qu’il les connaissait, il avait développé un instinct de protection qu’il ne se serait jamais deviné et préférait passer pour un imbécile plutôt que de les mettre en danger, serais-ce de la manière la plus innocente. Jems et Scout étaient conscient qu’il n’était pas leur père, mais savaient aussi qu’il était tout ce qu’ils avaient de famille et, même s’ils ignoraient tout de la situation, ils lui faisaient assez confiance pour prendre en main la situation. « Et enfin je… j’enseigne la chimie, rien de bien palpitant »

    Il pu reprendre sa respiration. Le dernier point lui faisait toujours un mal fou : lorsqu’on était titulaire de trois doctorats, il était difficile de devoir se fendre d’un simple « j’enseigne la chimie », parce que telle était sa couverture. Il ne l’avait pas choisie, bien évidememnt. C’était comme si Picasso disait en parlant de son art qu’il « faisait des dessins ». Relativement frustrant. Mais enfin, il n’allait pas se plaindre. Il eut un léger sourire et but une nouvelle gorgée de son café, sentant que c’était son tour de poser des questions. Si cela l’ennuyait beaucoup d’entrer dans la vie privée d’autrui, il fallait avouer qu’il ressentait une certaine curiosité à l’égard de celle de la jeune femme.

    « Et vous, la banque ? Est-ce un domaine… intéressant ? »
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MessageSujet: Re: Toutes les rencontres se font par hasard.. (Cecil)   Toutes les rencontres se font par hasard.. (Cecil) Icon_minitimeVen 25 Jan - 13:12

Les réponses de mon interlocuteur étaient relativement succinctes, et il allait droit au but. Au moins, il semblait répondre avec franchise, même s’il ne prenait pas la peine de développer, ce qui n’était pas si mal. Ce n’était pas vraiment dans mon genre de laisser entrer quelqu’un que je connaissais à peine chez moi. Non pas que je fus une femme prude ou quoi que ce soit, c’était simplement une question de sécurité, et d’habitude aussi très sûrement. Depuis que je faisais ce « métier », ma vie sociale, qui déjà auparavant n’était pas très fleurissante, s’était amaigrie comme peau de chagrin. Je sortais relativement peu, et quand c’était le cas je revenais imbibée d’alcool, je n’avais qu’un nombre plus que réduit d’amis, c’était d’ailleurs plus des connaissances que des amis à proprement parlé, et quant à ma vie sentimentale…. Disons que je me limitais aux relations d’un soir avec des hommes rencontrés dans des bars ou des boîtes, que je passais la nuit chez eux, avant de m’éclipser lorsque mon amant s’était endormi. Je sais, ça fait un peu cliché, mais c’était devenu une habitude de vie, et ça me contentait.

Alors inviter ainsi quelqu’un à prendre un café m’étonna moi-même quelque peu ; d’accord, j’avais envie d’assouvir une curiosité plus que malsaine, et découvrir un peu qui pouvait bien se cacher derrière ce père de famille restant sur la réserve, mais quand même, il y avait de quoi s’interroger… Ma curiosité ne fut pas vraiment satisfaite, comme Cecil ne parlait que peu. J’appris cependant qu’il était professeur de chimie ; je me demandais alors comment il était avec ses élèves : faisait-il preuve d’autant de retenue ? J’avais du mal à croire qu’il puisse parvenir à s’imposer face à une bande d’ado’ surexcités, cherchant à tester l’autorité… Je lui rendis le sourire qu’il m’offrit, finissant mon café avant de poser la tasse désormais vide sur la table basse. Poliment, il me demanda ensuite ce qu’il en était de mon boulot à la banque. Même si j’avais appris à vivre avec le mensonge, le fait était qu’il n’était pas très plaisant de mentir à quelqu’un qui vous faisait bonne impression. Mais bon, je devais à tout prix assurer mes arrières, d’autant que je jouais un double jeu plus que dangereux. L’ombre d’un instant, je me surpris à me demander s’il ne serait pas possible que Cecil soit lui aussi un agent. Je ne pus réprimer un sourire à cette pensée, ayant du mal à imaginer ce dernier dans un corps à corps musclé, à moins qu’il ne cache plus que bien son jeu ; après tout, pourquoi pas…


« En fait je m’occupe de tout ce qui est communication avec les banques étrangères dont nous sommes les partenaires. Comme j’ai fait des études de langues à l’université, on m’a assignée au poste très couru de « chargée de communication ». C’est un travail prenant, parfois stressant, mais assez intéressant je dois dire. Je suis amenée à faire face à des gens parfois belliqueux, et faire preuve de diplomatie s’avère être tout un art, croyez-moi ! Mettre des vérités dans le mensonge, tel était mon crédo, et ça m’amusait assez de mêler le vrai au faux, d’autant que ça restait totalement crédible. J’aime mon boulot, mais je dois bien reconnaître qu’il ne me laisse que peu de temps pour entretenir une vie sociale. Je suis une sorte de loup solitaire je dirais, même s’il m’arrive de sortir de ma solitude, notamment pour inviter un voisin à boire un café ! Je lui souris de nouveau, faisant mon possible pour le mettre à l’aise. Et vous, votre métier… C’est une vocation, ou vous vous être retrouvé là un peu par hasard ? Je dois dire que c’est une sacrée matière que vous enseignez ! Tout ce qui m’attirait dans la chimie, c’était la perspective de faire des expériences, de mélanger divers produits pour voir ce que ça donne, espérant que ça détonne ! J’étais assez agitée comme élève je dois le reconnaître ! Avoir des enfants doit vous aider pour faire face à tous ces petits monstres non ? »

Je me plaçais en tailleur face à lui, attendant, toujours un sourire en coin, sa réponse. Je me demandais pourquoi il était seul à élever ses enfants. Sa compagne était-elle décédée, ou partie ? Il avait l’air d’être un homme bien, et sa réserve n’était pas dénuée de charme. Je me demandais pourquoi cet homme était finalement si seul…
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MessageSujet: Re: Toutes les rencontres se font par hasard.. (Cecil)   Toutes les rencontres se font par hasard.. (Cecil) Icon_minitimeDim 10 Fév - 20:31

    En la voyant sourire lorsqu’elle entendit sa question, Cecil songea qu’il était dans la bonne voie. Comment, à presque quarante ans, pouvait-il être aussi peu assuré par ses paroles ? Lui même s’en offusquait tous les jours. Il s’agissait là d’un handicap majeur qui était loin de lui faciliter l’existence. Tandis qu’elle lui expliquait ce en quoi consistait son métier, Finch hochait légèrement la tête lors des points importants, afin de lui montrer qu’il s’intéressait à la conversation. La communication était bien un domaine dans lequel il n’avait absolument aucune compétence. Oh, rédiger des essais et des articles pour des journaux scientifiques, au sujet de ses recherches, ne lui posaient aucun problème mais… non, avoir la communication comme « métier », était une chose qui l’effrayait par dessus tout. Et voilà que c’était à nouveau son tour. Cette femme avait une manière de faire des transitions qui était tout à fait subtile. Sans doute son habitude de… communiquer. Il devait donc lui expliquer l’art et la manière d’être professeur de chimie. Heureusement que la CIA, lorsqu’elle lui avait attribué sa couverture, lui avait aussi donné un dossier contenant sa nouvelle identité, qu’elle remettait à jour relativement régulièrement. Cecil, avec sa mémoire visuelle, avait mémorisé mot pour mot de cette vie qui aurait pu être la sienne.

    « Oh, et bien… je suis hum… » Difficile d’expliquer les raisons pour lesquelles il aurait choisi le métier de professeur. « J’aime enseigner. Je suis professeur remplaçant ce qui me permet de ne pas garder la même routine et de circuler dans les différents établissements. » Déjà qu’il n’aimait pas parler de lui… devoir se définir comme simple professeur de chimie le répugnait encore plus. En réalité, Cecil n’aurait jamais pu enseigner : il n’aurait pas eu la force d’affronter une bande d’adolescents pleins d’hormones au quotidien, qui se moquaient de la chimie, comme de leur premier gameboy. Et puis, comme on le savait déjà, s’adresser à un public n’était pas son genre. Il avait déjà dû donner des discours, bien entendu, dans sa carrière, c’était la moindre des choses. Lorsqu’il était, au lycée, devenu le plus jeune étudiant ayant traversé les murs de l’établissement, à être major de sa promotion, il n’avait pas pu dormir de la semaine précédent le discours de remise des diplômes.

    Cela ne paraissait absolument pas être un problème pour Nathalie qui paraissait à ses cotés comme un poisson dans l’eau. Contrairement à ce qu’elle disait, ce devait être normal pour elle, de se retrouver un dimanche après midi en présence d’un voisin, aussi ennuyeux fut-il.

    « Mais euh… hum, quand j’ai du temps de libre, j’en profite pour avancer dans mes… recherches… scientifiques. » Il avait le droit de le dire, cela. Après tout, ses articles étaient publiés et il n’était pas difficile, pour quelqu’un de suffisamment chevronné de découvrir les articles de Cecil en allant sur les bons sites.

    « Enfin, c’est vrai que les enfants m’aident pas mal à relativiser tout cela… Vous… hum, vous êtes familière avec la petite enfance ? »

    Il avait l’impression d’en avoir trop dit. Qu’avait-il besoin de lui raconter qu’il écrivait des articles qu’un pourcentage infime de la population lisait, de toutes manières ? Cela lui donnait sans doute une apparence de petit scientifique pédant. Non qu’il ne se soucie de l’image qu’il pouvait refleter, loin s’en faut, mais tout de même…
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MessageSujet: Re: Toutes les rencontres se font par hasard.. (Cecil)   Toutes les rencontres se font par hasard.. (Cecil) Icon_minitime

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